Visite du télescope de 1,93m de l'OHP
(c) CNRS/OHP |
Courte histoire
Ce télescope est le plus grand de l'Observatoire de Haute-Provence et fut
longtemps le plus grand d'Europe. Sa monture a été fabriquée par la Société
Grubb Parsons à Newcastle en Angleterre. Son poids total est de 70 tonnes
dont 54 tonnes pour la partie mobile. Son miroir a un diamètre de 1,93m. Il
a été coulé en 1937 par les Glaceries de St Gobain en France et pèse plus
d'une tonne. Il a été taillé, ainsi que les miroirs secondaires, au
Laboratoire d'Optique de l'Observatoire de Paris, sous la direction de
l'astronome André Couder. Sa mise en service eut lieu en Juillet 1958.
Coupole et monture
La coupole, dont le diamètre est de 20 mètres, a été construite par la
Société des Forges des Ateliers du Creusot, ainsi que la passerelle et le
plancher mobile. L'armature de la coupole est en acier et la couverture en
aluminium traité par oxydation anodique. Elle est à double paroi.
La monture du télescope est une monture équatoriale asymétrique, appelée
monture anglaise. Le télescope est mobile autour de 2 axes perpendiculaires
dont le plus grand, l'axe polaire, est parallèle à l'axe de rotation de la
Terre et l'autre est dans un plan parallèle à l'équateur.
Comment pointe-t-on le télescope ?
L'orientation de l'axe du télescope, donc la direction d'observation, est déterminée par 2
angles, les équivalents célestes de longitude et latitude terrestres.
Le premier angle, l'Ascension Droite, mesuré en heures dans le plan
équatorial, est l'intervalle de temps entre le passage au méridien de l'équinox de Printemps
et de la direction choisie, un cercle complet correspondant à 24 heures; le deuxième, la
Déclinaison, est l'angle en degrés entre le plan équatorial et la direction
choisie. Le pupitre de commande qui est devant vous permet d'afficher ces
angles et de pointer automatiquement le télescope. La précision du pointage
est assurée par un programme géré par l'ordinateur du télescope qui tient
compte des différentes causes d'erreurs possibles, en particulier des
flexions mécaniques. Un système d'ouverture et de rotation de la coupole
permet d'observer la portion du ciel pointée par le télescope.
Horloges utilisés pour le pointage
Devant vous il y a deux pendules: celle du Temps Universel (le temps de la Terre)
et celle du Temps Sidéral (le temps des étoiles).
Le Temps Universel mesure la rotation de la Terre par rapport au
Soleil. La pendule du TU indique l'heure de Greenwhich, qui est l'heure
légale en France plus 1h en hiver et plus 2h en été. Il est 12h TU quand le
Soleil passe au méridien de Greenwhich. Le Temps Sidéral mesure la rotation
de la Terre par rapport aux étoiles. La pendule du TS indique l'ascension
droite des étoiles passant au méridien. Elle sert donc à pointer le
télescope sur les astres. La Terre faisant un tour complet sur son orbite
autour du Soleil en 365 jours environ, en un jour elle aura parcouru
1/365ème du chemin. Comme la Terre se déplace sur son orbite dans le même
sens qu'elle tourne sur son axe, elle devra effectuer 1/365ème de rotation
en plus chaque jour pour retrouver la même orientation par rapport au Soleil
que le jour précédent. Le jour solaire est donc plus long que le jour
sidéral de 1/365ème de jour, soit 3m 56s.
Où est la lumière focalisée ?
L'image d'un astre formée par le miroir de 193cm peut être amenée en 3
foyers différents à l'aide de miroirs de renvoi, mais c'est le foyer
Cassegrain situé sous le miroir principal qui est le seul utilisé maintenant. Le
faisceau convergent de lumière qui est renvoyé dans l'axe du télescope par
le miroir secondaire situé en haut du tube vient former une image derrière
le miroir principal percé d'une ouverture centrale. En déplaçant le miroir
secondaire on peut faire varier la position du foyer pour y adapter divers
instruments auxquels on peut accéder facilement grâce au plancher mobile.
Quels instruments utilise-t-on ?
Les instruments équipant ce télescope, construits et entretenus à
l'Observatoire, sont: Carelec, un spectrographe
équipé de réseaux interchangeables, destiné principalement à l'étude des
des galaxies et des étoiles faibles, et Sophie, un spectrographe
haute résolution destiné aux mesures très précises des vitesses radiales.
Construit avec le soutien financier de l'INSU et la région
PACA, Sophie remplace Elodie, utilisé en 1995 pour la découverte de
51 Pegasi b, la première planète extra-solaire.
Afin d'avoir la très grande stabilité mécanique et thermique nécessaire à la précision
des ces mesures, Sophie est fixe dans une enceinte thermostatée et l'image
formée au foyer du télescope est transportée par fibre optique qui canalise
la lumière jusqu'à l'entrée du spectrographe. Ces instruments, entièrement
télécommandés par ordinateur, sont équipés de détecteurs mosaïques de haute
sensibilité qui sont des CCD refroidis à l'azote liquide (-90°C).
Ainsi l'OHP remplit, avec les observatoires multinationaux auxquels la
France participe, une importante mission de recherche dans le domaine de
cette science passionnante qu'est l'astronomie.
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