Quel futur pour les télescopes de
2m ?
From: jean-francois.minster@cnrs-dir.fr
Subject: lettre retransmise.
Cc: genevieve.debouzy@cnrs-dir.fr
Cher(e)s collegues,
Cette lettre a pour but de vous informer de la situation actuelle en
astronomie, tant du point de vue de la position de la France vis a vis
de l'ESO, que des problemes budgetaires auxquels nous avons a faire
face.
Le Ministere de l'education nationale, de la recherche et de la
technologie, a pris la decision de renforcer les possibilites
d'embauche de chercheurs et d'ITA dans les laboratoires. Cette mesure
doit etre effectuee sans augmentation du budget de la recherche. Le
Ministere a donc choisi de faire baisser le financement des Tres Grands
Equipements (TGE) de 10%. Cela inclut notamment pour l'astronomie un
projet de reduction de la participation francaise aux activites de
l'ESO de l'ordre de 30 MF.
La negociation est en cours : un groupe de travail a ete mis en place,
nomme par les tutelles des differents partenaires de l'ESO. Il est
charge d'etudier les economies possibles, a tous les niveaux :
fonctionnement de l'Organisation, concentration des efforts sur le VLT,
reduction eventuelle de la contribution francaise aux instruments non
encore totalement engages.
Actuellement, les premieres propositions de ce groupe sont : une
renegociation de l'accord tripartite (MPG, ESO, CNRS) sur le troisieme
telescope auxiliaire du VLTI (VISA), l'arret du soutien financier du
CNRS/INSU de l'instrument FUEGOS et surtout une reduction de l'ordre de
3% du budget general de l'ESO, complementaire a la reduction de 5% deja
obtenue par l'Allemagne et la France en 1997 sur le programme initial.
Cela conduit pour la France a une economie de l'ordre de 10 MF. Ces
premieres conclusions doivent etre discutees a la seance extraordinaire
du conseil de l'ESO (18 fevrier 1998), et devraient permettre le vote
du budget 1998. Il est impossible d'aller au dela de ce compromis avec
les Etats Membres de l'ESO, qui ne souhaitent pas mettre en peril le
projet VLT. A la demande du Ministere, la France devra donc trouver le
complement aux 30 MF sur d'autres lignes en astronomie.
Le budget des TGE d'astronomie au sol du CNRS a egalement ete reduit.
Nous rappelons qu'il comprend la contribution francaise au CFHT, a
l'IRAM, a EISCAT, a THEMIS et a VISA. De plus il inclut les couts
associes a ces TGE, dont les missions, les contributions
internationales a des equipements annexes, par exemple le paiement du
fonctionnement de SuperDarn a la Suede, les missions a l'ESO pour EROS,
DENIS, l'achat des Atlas Palomar, etc.
Un budget de 74 MF avait ete demande pour les TGE, tenant compte de
l'augmentation du taux de change des devises (dollar US, couronne
suedoise), et de la prise en compte de l'inflation et de l'evolution de
la masse salariale. Une allocation de 70,6 MF a ete accordee. Dans ces
conditions, comme le budget total de l'astronomie, comme celui de
presque tout le CNRS hors salaires, est maintenu a un niveau constant,
le respect des engagements internationaux (qui traduisent presque
toujours des projets scientifiques prioritaires) conduit
ineluctablement a la reduction des autres lignes. Celles-ci sont de
trois sortes : le " Soutien de base ", les Programmes Nationaux et les
" Mi-lourds " discutes habituellement a la CSA.
Pour ce qui concerne les "mi-lourds", l'annee derniere a vu
l'engagement d'operations scientifiques tres ambitieuses : on peut
citer NAOS et VIRMOS, instruments finances sur contrats de l'ESO,
MEGACAM camera tres grand champ du CFHT, la realisation d'une antenne
SuperDarn aux =EEles Kerguelen. Ces engagements impliquent : un
complement de soutien au niveau national de l'ordre de 2 a 3 MF au
total pour chaque instrument du VLT, et une contribution francaise
importante a l'exploitation des donnees de MEGACAM (projet TERAPIX). En
ajoutant ces differentes contributions, on arrive a saturer l'enveloppe
destinee aux equipements Mi-lourds, 7 MF comme en 1997. Cela induit
donc une reduction tres forte de la mise a niveau des laboratoires, et
l'impossibilite d'engager la moindre operation "mi-lourde" nouvelle en
1998 et probablement 1999.
Le deficit du budget des TGE nous oblige de plus, en attendant les
resultats du colloque de prospective, a reduire le budget alloue aux
Programmes Nationaux (qui passe de 7,4 MF a 7 MF) et le budget du
soutien de base et des GDR (de 32,3 MF a 32 MF). Ce budget est reparti
en 29,4 MF pour le soutien de base direct, 1,6 MF pour les GDR (dont le
budget a augmente de l'ordre de 350 KF) et 1 MF bloque notamment pour
accompagner la negociation des plans quadriennaux (cette annee :
Observatoire de Paris, IAS et CRAL/ENS Lyon). Ce budget d'intervention
de 1 MF nous semble indispensable pour pouvoir limiter les effets les
plus dramatiques de ces coupures budgetaires. Il sera remis en place,
sauf annulation budgetaire, apres le colloque de prospective et les
negociations des contrats quadriennaux avec le Ministere. Cette mesure
a ete prise pour ne pas remettre en cause, avant le colloque, soit un
TGE, soit le soutien aux equipements nationaux. Les conclusions du
colloque seront donc a cet egard extremement importantes.
Vous devez prendre conscience que la necessite de faire des choix
difficiles va s'imposer pour l'astronomie comme jamais auparavant. Il
sera bien sur necessaire pour les projets les plus prioritaires de
rechercher des cofinancements au niveau regional ou international. Nous
savons que vous comprenez la gravite de cette situation : nous sommes
amenes a faire prochainement des choix " lourds ", aussi bien au niveau
de l'ESO qu'au niveau national. Nous comptons donc sur votre
participation active a la preparation du colloque de prospective.
Nous vous prions d'agreer, cher(e)s collegues, l'expression de nos
sentiments distingues.
JF Minster G. Debouzy
Jean-Francois Minster
Directeur INSU-Departement SdU du CNRS
3, rue Michel-Ange
BP287 - 75766 Paris CEDEX 16
Tel: 01 44 96 43 87; Fax: 01 44 96 49 78
e-mail: jean-francois.minster@cnrs-dir.fr
http://www.insu.cnrs-dir.fr/