Date: Thu, 29 Jan 1998 11:41:05 +0100
From: Rosine.Lallement@aerov.jussieu.fr (Rosine Lallement)

J' ai utilise (et utilise) le 1,52m dans le cadre de deux programmes de
longue durée differents qui tous deux requièrent la spectroscopie
haute-resolution. Le premier etait la detection et caracterisation du nuage
interstellaire local, le second, en cours , la definition du contour de la
Bulle Locale et sa cinematique (le but est de savoir si c' est un reste de
SN ou non) .

 Dans les deux cas, la possibilité offerte de pouvoir beneficier de
PERIODES LONGUES a été (ou est) essentielle. Dans le premier cas, c' etait
pour gagner en qualite de signal (en additionant des pauses longues), dans
le deuxieme c ' est pour observer un très grand nombre d' objets. La
qualité obtenue en spectroscopie et l' excellente stabilité du
spectrographe liée au fait qu 'il fonctionne en permanence (pas de perte de
temps pour réglages, software bien rodé,etc...) est  aussi un élément
important. Ceci veut dire qu 'un téléscope dédié totalement ou
majoritairement a un spectrographe (et ceci n' est possible qu 'avec la
classe des 2 m) est un atout.
La facilite d' acces et le nombre de nuits claires font d' autre part de l'
OHP un site tres rentable (rapport resultat/investissement en temps).
Dans le cadre du programme en cours, en collaboration avec une equipe
anglo-americaine, je puis comparer ce que nous obtenons avec Aurelie avec
d' autres spectrographes au foyer de telescopes de taille moyenne ou plus
grands.  Quelques chiffres (region spectrale doublet du sodium 5890A):
Avec Aurelie on obtient un S/N de 40 a R=110,000 pour une etoile de
magnitude 6 en 600 s. Au CAT de l' ESO (1,4m)  il faut de l' ordre de 1000
s. Au CTIO (3,9m, Chili) , il faut 5000 s et  au MSSO (1,9m, Australie), il
faut environ 2700 s. Pour l' hemisphere Nord, au Lick (3,5 m, USA) il faut
3600 s.

La comparaison est donc tout a fait en l' honneur d' Aurelie, si l' etude
ne necessite qu'une region spectrale limitee.
Avec le nouveau spectrographe Emilie en construction pour le 1,52m on ne
serait plus limite dans la couverture spectrale et on serait tout a fait au
niveau des instruments ci-dessus. Or, c est le SEUL spectrographe R> 60,000
de l' hemisphere Nord auquel nous avons acces librement (et de plus tres
facilement) .

Pour la spectroscopie et contrairement a l' imagerie, un site a moyenne ou
basse altitude facilement accessible et un telescope de la classe des 2m
est parfaitement adapte a des observations de longue duree.

Je pense qu 'il y aura toujours des programmes necessitant la spectro
haute-resolution, soit ponctuels comme ceux cites plus haut, soit de tres
longue duree comme l' asterosismologie ou la detection de planetes
extrasolaires par la methode velocimetrique, oundes etudes stellaires. Se
priver de telescopes BIEN ENTRETENUS dedies a ces programmes, me parait
etre une erreur.

Verrieres, 29 Jan 98

Rosine Lallement


Rosine Lallement
Service d' Aeronomie du CNRS
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