L'OAMP vient d'afficher une priorité pour des tâches de service
sur HERSCHEL pour participer à l'instrument control center (ICC) de la
mission spatiale HERSCHEL. Ceci implique un poste CNAP et des CDD CNES et du
travail ITA. Sur COROT l'équipe marseillaise s'implique dans une
participation dans le centre de contrôle et l'opération des
pipelines et centre de données exoplanètes de COROT. Cela
nécessitera des personnels pour les opérations de cette mission.
Le satellite d'astronomie UV(135-280 nm) GALEX doit être lancé
début 2003. Ce projet est piloté par Caltech mais implique une
dizaine de chercheurs du LAM plus un ou deux CDD. Un programme d'accompagnement
au sol pour observer toutes les cibles GALEX apparaît indispensable, et
semble bien ciblé pour le spectrographe CARELEC du 1m93 OHP.
Dans les deux premiers cas c'est en dehors de l'implication purement
scientifique et implique une politique de participation de l'OAMP dans
l'opération et l'exploitation des systèmes d'observation spatiale
de type "observatoire" pour la communauté scientifique
française.
Ici encore on souhaite la création d'un service OAMP de traitement de
données pour assurer la pérennité des compétences.
Il s'agit d'un projet fédérateur pour lequel il faut recenser les
forces existantes et préparer un plan de recrutement.
Nombre de chercheurs de l'OAMP poursuivent des programmes d'observation en utilisant le temps ouvert des observatoires tels que l'ESO (Paranal et La Silla), IRAM, etc. L'effort autour de ces programmes nécessite des moyens informatiques modestes (et leur jouvence) et l'installation (et la mise à niveau) des logiciels de dépouillement général. Bien que ceci relève de la politique interne des laboratoires, on tient à souligner le cas des chercheurs isolés (non-intégrés à des équipes disposant des moyens humains propres) qui ne bénéficient pas actuellement d'aide informatique.
Ce spectrographe échelle dont le financement INSU en 2002 a été accordé doit remplacer ELODIE à terme avec des performances bien meilleures en efficacité et certainement en précision des vitesses radiales. Cet instrument doit satisfaire les besoins de plusieurs groupes de chercheurs, tant à l'OAMP qu'à l'extérieur: exoplanètes, atmosphères stellaires (activité, pulsations, abondances, etc.), asterosismologie. Le projet doit aboutir à un instrument utilisable dans 3-4 ans. Il demandera un soutien continu financier et humain dans la phase de développement ainsi que pendant sa phase d'exploitation (environ 10 ans). C'est donc un investissement pour une dizaine d'années. Il nous faudrait un jeune scientifique directement impliqué dans le projet (conception mais surtout mise en service et exploitation).
Le spectrographe CARELEC, utilisé par la communauté
française, y compris par les chercheurs de l'OAMP, a été
doté d'un CCD plus grand et de meilleure qualité permettant une
plus grande couverture spectrale -à une résolution donnée-
et une meilleure sensibilité. Hélas, cette opération n'a
pas pu être menée à terme du coté informatique. Le
temps de lecture du CCD est beaucoup trop long (4 minutes) et les ordinateurs
utilisés pour l'acquisition et le pilotage trop anciens (HP A900 +
Camac) et coûteux en maintenance.
Les chercheurs de l'OAMP travaillant dans le domaine extra-galactique
déplorent cette situation et s'inquiètent de l'avenir
réservé à l'OHP aux observations spectroscopiques à
fente longue avec CARELEC, qui est un instrument unique dans son genre. En
particulier, le programme d'accompagnement sol de l'expérience GALEX
évoqué plus haut dans le cadre d'une approche multi-longueur
d'onde aura besoin de cet instrument.
Une jouvence apparaît donc indispensable. On pourrait dans un premier
temps remplacer le contrôleur existant par un de chez San Diego (le
même utilisé pour Sophie), et revoir le logiciel d'acquisition.
Pour le pilotage du spectrographe il faudrait soit refaire complètement
l'électronique soit interfacer le Camac avec un PC. Pour mener à
bien cette jouvence il faudrait un électronicien mais il manque surtout
un informaticien. Le Programme National Galaxies est prêt à
accueillir une demande financière d'aide pour cette jouvence.
CARELEC a été conçu il y a plus de vingt ans; il a été mis en service en 1985; il est possible de faire beaucoup mieux, mais un nouvel instrument ne pourrait en aucun cas être mis en service avant cinq ans; il est donc nécessaire de remettre CARELEC à niveau. Son remplacement doit être étudié dès maintenant. Il convient donc de discuter au niveau de la communauté française et au sein de l'OAMP de son remplacement par un instrument plus efficace pouvant également faire de l'imagerie. Si l'on doit préparer la relève c'est maintenant qu'il faut en discuter.
L'utilisation de deux spectrographes au foyer Cassegrain implique un changement
d'instrument avec des contraintes techniques et opérationnelles. Il
serait judicieux d'étudier une nouvelle bonnette pouvant accueillir
à la fois la tête de fibre SOPHIE et le spectro CARELEC ou son
remplaçant. Ceci simplifierait les opérations de maintenance et
permettrait un basculement rapide entre les deux spectrographes, par exemple
pour effectuer des observations ponctuelles d'astres faibles et variables
(Supernovae, etc.)
Le 193 va par ailleurs faire l'objet d'une analyse, non seulement pour
alléger les contraintes opérationnelles, mais aussi pour voir
comment l'on pourrait garantir la fiabilité du fonctionnement de
l'ensemble au cours de la décennie à venir.
Ce télescope est équipé actuellement du spectrographe haute-résolution AURELIE dont le détecteur a été remplacé par un CCD ayant d'excellentes performances, ce qui permet d'obtenir des spectres à plus haut rapport signal sur bruit. Le système d'acquisition et de guidage va faire l'objet d'une jouvence ce qui devrait permettre l'observation d'objets plus faibles. On tient à signaler le fort potentiel de ce télescope dans les opérations de Recherche et Développement. La salle d'observation coudé est très spacieuse et permet l'installation d'expériences lourdes et/ou encombrantes (optique adaptative, SCIDAR, etc.). Elle permet aussi la poursuite des travaux sur Emilie (technique AAA) en parallèle avec les observations AURELIE.
Le projet de télescope de 1.5m robotisé Arago, dont
l'installation est prévue à l'OHP avec une mise en service en
2005, est motivé par au moins deux buts scientifiques : la recherche de
contreparties optiques des sursauts gamma et la recherche d'occultations
d'étoiles par des exoplanètes. Arago permettra l'ouverture
de la fenêtre "temporelle," (le ciel variable) et devrait
déboucher sur toute une série de nouvelles recherches
basées sur une photométrie différentielle de
précision à grand champ s'étendant sur des longues
intervalles de temps. La participation des équipes scientifiques et
techniques de l'OAMP à ce projet est indispensable.
On doit aussi poursuivre le développement à l'OHP des techniques
d'observation robotisées (ou des techniques d'observation à
distance) au delà de la phase "technologique" ouverte avec Arago. Un
autre télescope robotique de la classe 1.5-2m de nouvelle
génération à St.Michel dans un futur plus lointain
pourrait être dédié à d'autres programmes
scientifiques, tels que la spectroscopie, par exemple, et pourrait être
aussi utilisé pour des programmes pédagogiques (entre autres :
formation des étudiants en Licence, Master et Thèse des
universités marseillaises).
Un certain nombre d'observations faites à l'OHP sont exécutées en mode "service," c'est à dire que le demandeur de temps ne vient pas à l'OHP, mais reçoit l'assurance que son programme sera accompli par un technicien de nuit expérimenté dans des conditions spécifiées à l'avance. C'est le mode utilisé pour l'imagerie au 1m20, pour des observations avec AURELIE au 1m52 et dans certains cas avec ELODIE au 1m93 (quoique confiées normalement à un astronome en mission). La présence du demandeur n'est donc pas indispensable mais il est averti dès que les observations ont été faites pour qu'il(elle) puisse vérifier lui(elle)-même la qualité des données. Souvent l'astronome téléphone en début de nuit pour donner des consignes puis contrôle à distance la qualité des résultats. Ce type d'observation permet une plus grande souplesse dans la programmation des télescopes car il évite des déplacements. Par contre ce mode a des contraintes fortes sur le niveau technique du technicien de nuit responsable --ce qui va poser des problème lors du départ à la retraite des techniciens les plus expérimentés.
Certains astronomes poursuivent des programmes de recherche nécessitant une instrumentation spéciale, non disponible à l'OHP (Survey GHASP, photomètre rapide, etc.). Il faut prévoir dans l'avenir le maintien de cette possibilité, malgré les contraintes techniques et opérationnelles que cela implique (changement d'instrument par l'équipe de jour, équipes de soutien en mécanique, électronique et informatique). Toute solution envisagée pour la bonnette du 1m93 doit permettre l'installation d'instruments de type visiteur.
En ce qui concerne l'OHP ce programme européen devrait servir à
coordonner l'interopérabilité des télescopes existants de
la classe 2-4m. Jean-Pierre Sivan a déjà participé
à plusieurs réunions d'Opticon. Dans un premier temps on pourrait
ouvrir une petite fraction des télescopes de l'OHP équipés
d'instruments performants aux astronomes européens qui n'en
possèdent pas sur leur sol (Europe de l'est). Pour cela une aide
financière européenne devrait être demandée. Il
faudra veiller à la mise à niveaux des systèmes offerts
aux visiteurs étrangers et au niveau de l'aide offerte (introduction au
maniement des instruments, aide pendant les observations).
Dans un deuxième temps certains télescopes de l'OHP (surtout les
petits) pourraient être aussi utilisés pour des activités
d'éducation dans un cadre européen (stages DEA). Dans ces deux
cas l'accueil des observateurs étrangers implique un soutien local
surtout en techniciens de nuit, car leur nombre réduit ne permet pas
actuellement la programmation de toutes les demandes (surtout sur les petits
télescopes).
Rédaction : S.A.Ilovaisky (mise à jour : le 22 octobre 2002)
Ont participé à cet atelier le 27 septembre : Ph. Amram,
M. Blanc, M. Boër, A. Bosma, A. Boselli, G. Comte, M. Dennefeld, J.Donas,
S.Ilovaisky, R. Malina, B. Milliard, C. Moutou, J.-P. Sivan, M.
Véron-Cetty, Ph. Véron.